Nous avons toujours considéré la nature comme une extension de nos intérieurs, un espace que nous pouvons régenter, ordonner. Aujourd’hui, cette conception occidentale des environnements naturels , généralement mise en pratique dans l’aménagement des jardins ou dans l’agriculture, est remise en question par de nouvelles approches où les interventions humaines doivent rester minimales (Le jardin en mouvement de Gilles Clément, ou dans la nouvelle manière de penser la production agricole de la permaculture).
En nous intéressant au point de départ de cette vision du paysage, celle du cadre domestique, nous avons souhaité interroger cette nécessité à soumettre notre milieu à des règles d’agencement, à lui imposer des conventions.
Comment se manifeste ce désir d’ordre au sein de nos maisons? Nos intérieurs sont assignés à la propreté – qui serait leur état naturel – nous soumettant à la constance des tâches ménagères, mais pourquoi en serait-il ainsi? Pourrions-nous déconstruire les coutumes qui dictent la façon dont nous nous occupons de notre intérieur ? Notre capacité à penser et à créer est-elle dépendante d’un état d’ordre?
Pour sa deuxième édition, Ronces a été accueilli par la galerie Jupiter Woods, un espace d’art alternatif, mi-domestique, mi-public, situé dans le quartier industriel de South Bermondsey. Nous y avons mené une série d’expériences pratiques fondées sur les notions de chaos et d’ordre visant à produire des réponses visuelles et critiques.
Après une série d’ateliers, nous avons travaillé à la conception d’une exposition qui a eu lieu à Jupiter Woods à la fin de la résidence.